Nazca

NAZCA

Après « Le silence des sentinelles », paru en 2008 et « La dernière seconde avant de mourir », paru en 2011, Claude POUX termine sa trilogie avec ce roman noir. Reprenant ses personnages, Franck Casta et Sam Deligne, il concocte une intrigue haletante, sur fond de réseaux mafieux et d’accointances politiques douteuses.

Entre Paris et Bruxelles, Malte et Barcelone, Nîmes et Strasbourg, une course-poursuite qui va durer 3 mois, entre politique et crime organisé, mafias et blanchiment d’argent.

Editions Bleu 47
2015
ISBN : 979-10-90457-03-4

Lire un extrait

Le seul bruit était contenu dans les battements des pieds et des bras dans l’eau. À cette heure, en début d’après-midi, pas de cris ou de piaillements de gamins surexcités dans la piscine. Camille préférait le calme. Concentrée, elle alignait les longueurs de bassin, sans se désunir, glissant dans l’eau sans difficulté. L’eau était son élément, celui dans lequel elle s’épanouissait.
Elle passait des heures dans cette piscine, le plus souvent dans le milieu de l’après-midi, aux heures où l’affluence était moindre. Nageant presque deux heures, sans se fatiguer, elle sortait au contraire ragaillardie, la tête vidée des scories des jours précédents, loin, si loin de la traque nocturne à laquelle elle se livrait. Depuis le temps qu’elle pratiquait la natation, elle avait acquis une science de la glisse et de la respiration phénoménale, à tel point que plusieurs fois, elle fut sollicitée par des clubs.
Camille sortit de l’eau, rejoignit les vestiaires. Elle attirait volontiers les regards, à cause de ses cheveux rasés et du tatouage qui occupait tout son dos. Malgré le maillot une pièce, une partie du tatouage était visible. Heureusement que personne ne le voyait, ne pouvant deviner ce qu’il représentait. Elle prit une douche pour se rincer, puis choisit une cabine afin de se changer. Son corps était apaisé, comme si on l’avait mis au repos. C’étaient les seuls moments, dans ces vestiaires de piscine où elle se défaisait de sa cuirasse. Oubliant sa nervosité, ses angoisses, Camille s’abandonnait à une sorte de méditation, en tout cas un état semi-comateux qui la faisait flotter. Elle restait dix minutes sans aucune pensée, bercée par une musique intérieure qu’elle fredonnait parfois. Quand elle se leva, son esprit purifié par cette remise à zéro, la vie lui parut simple. Le temps qu’elle mette les pieds dehors et que l’agitation de la rue la ramène à la réalité.

Cette entrée a été publiée dans Livres. Vous pouvez la mettre en favoris avec ce permalien.

Les commentaires sont fermés.